Reprendre pied après une situation de harcèlement professionnel

Pourquoi ce sujet pour mon premier article ?
Peut-être parce que je parle mieux de ce que je connais… peut-être aussi que le nombre d’exemples autour de moi m’interpelle et que j’ai besoin d’apporter du soutien aux personnes concernées… peut-être aussi parce que j’aime me dire qu’on peut sortir du positif de tout évènement négatif…
même si je vous l’avoue ça peut prendre beaucoup de temps !
En tout cas je ne me prétends pas médecin, psychologue ou sociologue mais j’ai plutôt une “certaine expérience » du sujet.
J’ai échangé il y a quelques semaines avec plusieurs personnes également victimes de harcèlement au travail et voici les quelques points que j’avais envie d’aborder ici.
Il n’y a pas un mais des harcèlements
Le harcèlement peut être moral, physique, sexuel… il peut être dirigé envers une seule personne ou consister en une maltraitance d’un collectif… pour ma part j’ai eu la “chance” d’en expérimenter de plusieurs types… ça m’aide à mieux en parler.

Ce qui est insupportable pour une personne ne l’est pas forcément pour une autre
Alors ça, j’ai mis du temps à l’accepter! Mais c’est un fait !
Nous sommes tous tellement différents (plutôt cerveau gauche ou cerveau droit, profils MBTI, process com, ennéagramme…) que ce qui est insupportable pour moi (dans mon cas: l’injustice, le mensonge, le vol d’idées, la non reconnaissance, la maltraitance verbale), ne l’est pas forcément pour d’autres collègues…
Et finalement c’est sûrement mieux ainsi car cela permet à tout le monde de pouvoir s’épanouir dans son travail.
Ainsi, suite à ma première situation de harcèlement je pensais que personne ne pourrait travailler avec cette hiérarchique et finalement il s’avère que certains en sont capables et le vivent très bien… Attention, ça ne va pas dire que ma situation de harcèlement n’était pas réelle, ça veut juste dire que des individus peuvent être indifférents à des situations qui me hérissent le poil.

Il n’y a pas de honte à avouer son mal-être…
Et oui, loin d’être une faiblesse être capable de dire que ça ne va pas est une force! C’est la preuve qu’on se connait et qu’on connait ses limites.
ET ça permet de dire stop avant de sombrer dans le burn-out ou la dépression.
Bien sûr c’est difficile à avouer et encore plus de supporter le jugement et le regard des autres qui pourront parfois vous estimer faible, fragile, dépressif… Dans ces moments-là, ce qui m’a aidé c’est de me dire que ce qui comptait pour moi c’était de savoir que les gens que j’estime, m’estime également (pour les autres personnes ça m’a pris du temps mais maintenant le jugement des gens que je n’estime pas m’est complètement égal).

En fait je pense même que le “Graal suprême” (pas encore atteint pour ma part ) c’est de s’estimer soi-même… le reste importe peu car il dépend de la subjectivité des autres, de leurs névroses, de leurs peurs… Alors ce qui compte c’est ce que moi je pense de moi !
Il n’y a pas de honte à partir même si c’est injuste… cela vaut mieux que de se perdre
Tout comme savoir identifier son mal-être, savoir sortir du jeu est une force. Malheureusement, face à certains manipulateurs, et surtout quand on est en situation de fragilité, il vaut mieux sortir du jeu, changer de service, pour sortir d’une situation de harcèlement. Oui c’est injuste mais cela vous permettra de vous relever plus vite voir peut-être même de saisir une nouvelle opportunité !

Ça prend du temps avant d’aller mieux

Ne soyez pas trop dur avec vous même. Il va vous falloir du temps pour vous relever de plusieurs mois de harcèlement. Nous sommes dans une société où tout va très vite et où on voudrait aller mieux en un claquement de doigt mais ça, ça n’arrive que dans des comédies romantiques avec happy end 😉
Et oui il va falloir faire le deuil de ce qui vient de se passer… c’est à dire passer par toutes les étapes de la courbes du deuil et elles sont nombreuses… oui ça va prendre du temps… j’ai eu du mal à atteindre la sérénité et des petits retours en arrière arrivent parfois sans prévenir, je sais de quoi je parle !

En tout cas pour entreprendre ce long chemin ma technique infaillible c’est celle des petits pas… et oui plutôt que de se fixer des objectifs trop ambitieux, il vaut mieux se fixer des petits objectifs ou défis réalistes qui pourront être réalisés chaque jour pour nous rapprocher un peu plus d’un grand objectif.
Garder dans un petit coin de sa tête que du positif va pouvoir naître de tout cela
Suite à chaque situation de harcèlement que j’ai rencontrée, j’ai pu mettre en place des changements très positifs dans ma vie que je n’aurais pas entrepris autrement parce que quand on est dans une routine tranquille on ne prend pas de risque.
“Grâce” à ces harcèlement, j’ai repris le théâtre, déménagé en province, écrit des chansons, commencer à réalisé mes rêves d’enfants, changé d’entreprise…
De là à remercier ceux qui m’ont harcelé je ne crois pas mais avouez que c’est plutôt chouette comme changements positifs, non ?

Travailler sur soi-même pour que cette situation ne se reproduise pas
Je n’aime pas cette partie… mais après 2 harcèlements très rapprochés il fallait bien que je me rende à l’évidence… si je me faisais harcelée c’est aussi que je laissais une petite brèche pour que ce harcèlement soit possible… ça ne veut en aucun cas dire que c’était ma faute ou que ce harcèlement était acceptable… NON !

Je veux juste dire que pour que ça ne se reproduise plus il faut refermer la brèche et pour refermer la brèche il faut faire un travail sur soi avec un thérapeute, un coach, un sophrologue, des bouquins de développement personnel… ce qui vous conviendra à vous… parce que rappelez-vous que vous êtes unique !
Les personnes qui m’ont aidée
Pour m’accompagner sur ce long chemin de la reconstruction post-harcèlement, j’ai pu compter sur de solides professionnels que je vous recommande.

Un bilan de compétences “alternatif” avec Switch collective où un travail personnel régulier mais limité (cf. petit pas), des partages en groupe de pairs et un travail en binôme m’ont permis d’identifier mes valeurs, mes besoins, mes forces, mes peurs… de savoir ce que j’étais prête à accepter et ce que je n’accepterai plus.

Une coach Céline Robineau qui a su m’écouter, me cadrer, m’a fait travailler mon estime et a su parfois appuyer légèrement là où je n’avais pas envie d’aller 😉
J’ai opéré mes premiers changements avec elle.

Un coaching spécifique avec Charlotte Appietto qui m’accompagne dans le départ de mon entreprise (dans laquelle je suis restée 19 ans quand même!) et dans la construction de mes nouvelles vies professionnelles… et oui parce que maintenant je suis comédienne, chanteuse & coach!
Mais bien sûr, il ne faut pas que j’oublie, ceux qui étaient là dans tous mes bas, mes moments de doute, ceux que je peux appeler à n’importe quelle heure (enfin pas trop tard quand même) pour leur faire part de mon blues, je parle ici de mon conjoint, mes petits monstres, mes ami.e.s… alors un immense MERCI à vous ❤
Harcèlement au travail dans une entreprise que je connais bien. Je l’ai connu aussi, deux fois, sous des formes différentes mais qui se sont soldées à chaque fois par un claquage de porte, plus ou moins rapide, plus ou moins violent. Ça prend du temps de rebondir. Je te rejoins sur le fait qu’il faut accepter que nous sommes tous différents et ne pouvons accepter les mêmes choses. Je suis passée par toutes les étapes de la courbe de deuil. Celle que je n’arrive toujours pas à passer est celle du pardon. La maltraitance, la mauvaise foi, l’arrivisme à tout prix, le mépris de l’humain restent pour moi impardonnables.
Il est très important de se sentir soutenue, merci pour cette initiative.
Christelle